Que peut faire le monde universitaire pour combler le fossé entre les citoyens de l’UE et l’UE elle-même ? S’attaquer à ce problème est l’un des objectifs d’OpenEUDebate, un réseau Jean Monnet qui réunit l’Universidad Autónoma de Madrid, l’Université libre de Bruxelles, la Vrije Universiteit Brussel, Agenda Pública et l’Ecole nationale de sciences politiques et d’administration publique de Bucarest. Un des autres objectifs principaux est de créer un forum pour débattre de l’avenir de l’UE.

« OpenEUDebate, comme le dit notre slogan, est « faire correspondre la politique et l’action publique ». Notre travail à l’université est de rapprocher les connaissances que nous avons au niveau académique des débats politiques sur l’Europe », explique Luis Bouza de l’Universidad Autónoma de Madrid.

Pour les 3 prochaines années, l’OpenEUDebate travaillera sur la création d’une plate-forme de débat public « en ligne et hors ligne pour discuter des questions politiques liées à l’UE » ajoute le professeur Bouza.

Ramener les citoyens à bord

Pour Luciano Morganti, de la Vrije Universiteit Brussel, l’idée est de « faire revenir les citoyens dans le débat européen, car c’est, à la fin, leur Europe. Ce n’est pas l’Europe de Bruxelles, l’Europe des élites comme tout le monde le dit. »

Pour ce faire, OpenEUDebate a organisé des événements tels que le débat citoyen « The Europe we want, the Europe we need ! » en mars dernier à Bruxelles et a publié une enquête en ligne « qui est accessible, non seulement à nos étudiants, mais à tous ceux qui sont intéressés de partager ce qu’ils pensent des priorités de la Commission », dit Morganti.

Mobiliser pour un changement

L’objectif final de cette consultation, explique Ramona Coman, de l’Institut d’études européennes de l’ULB, est « de transformer les résultats de nos échanges en messages qui seront transmis aux dirigeants politiques de l’Union européenne ». Établissant ainsi un lien entre la politique et l’action publique.

« Il est très important de voir les étudiants se mobiliser « , estime Ramona Coman pour qui l’espace de débat créé par le Réseau Jean Monnet est essentiel. « C’est un espace de débat qui n’a pas d’affiliation politique, c’est non partisan et je pense que ce qui est original pour ce genre d’exercice, c’est que nous aimerions écouter toutes les différentes visions de l’Europe. »

L’Europe que les citoyens veulent

En examinant les premiers résultats de l’enquête, Luciano Morganti a dit :

L’une des choses que les jeunes Européens demandent au futur Président de la Commission européenne est d’être plus proche des citoyens, de les impliquer dans la participation pour les impliquer dans le débat et surtout d’écouter ce qu’ils ont à dire.

Les réponses des jeunes citoyens de l’UE confirment qu’un grand nombre d’entre eux  » tiennent vraiment à ce que le changement climatique et l’environnement soient des questions clés à débattre et à aborder par la future Union européenne « , a déclaré Morganti.

Un engagement à long terme

Le réseau Jean Monnet « OpenEUDebate » est « un exemple de coopération dont l’objectif est de montrer que plusieurs catégories sociales différentes peuvent apporter une réelle valeur ajoutée au débat critique sur l’UE », déclare Miruna Butnaru-Troncota, de l’Ecole nationale de sciences politiques et d’administration publique de Bucarest

« Nous avons des partenaires communs, mais nous aimerions aussi avoir des actions communes, c’est pourquoi nous souhaitons que la plateforme reste un événement récurrent après le projet, et que notre activité dans la plateforme reste un sujet de débat. »