Simon Clavie, l’auteur de cet article, est diplômé du Master de spécialisation en droit européen de la Faculté de Droit et de Criminologie avec le label de l’IEE-ULB.


L’Institut d’études européennes de l’Université libre de Bruxelles organise depuis décembre 2017, en collaboration avec le CEVIPOL et la Faculté de Philosophie et Science sociale un cycle de conférences sur l’état et l’avenir de l’Union européenne. Cette série d’événements est coordonnée par Ramona Coman, professeure à l’ULB et directrice de l’Institut d’études européennes. Suite à un entretien avec elle, nous vous présentons ce projet visant à faire mieux comprendre l’Europe à la communauté ULBiste et au-delà.

Les objets, les buts et la méthode

L’initiative d’organiser ce cycle de conférences a émergé en 2017, suite à un constat simple, mais interpellant : en Belgique, peu de personnes connaissent la situation politique, sociale et économique des autres Etats membres, particulièrement ceux qui ne sont pas frontaliers du royaume. L’approche qui prévaut dans ces conférences se veut comparative et dynamique : il s’agit avant tout de mieux faire comprendre les enjeux et les mouvements politiques à des personnes étrangères à ces problématiques, et ce pour tenter de rapprocher les citoyens des Etats du centre de l’Europe de ceux de sa périphérie. De plus, le contexte de campagne pour les élections européennes de 2019 rend d’autant plus pressant le besoin d’une meilleure compréhension des enjeux européens, et notamment la notion d’intégration européenne, souvent mise à mal par des cassures politiques entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud.

Le programme de conférences compte dans cette optique quelques belles réussites à son actif. Ainsi, en février, le professeur Christopher Bickerton de l’Université de Cambridge est venu discuter du Brexit et de la vision de la gauche à ce sujet. Juste après les élections nationales en Italie, une table ronde était organisée pour expliquer les résultats, en insistant notamment sur le sociologie électorale, le recours au populisme de certaines formations et les implications du vote pour l’UE. Et ce n’est pas fini ! Le 2 octobre, une conférence sur l’état de la Grèce à la suite de la crise de la dette a eu lieu et eut comme intervenant Dionyssis G. Dimitrakopoulos, professeur à l’Université de Londres, et diplômé de l’IEE-ULB qui a présenté l’attitude des partis politiques grecs vis-à-vis de l’UE et de l’Union économique et monétaire.

Les intervenants et le choix des thèmes

Les intervenants sont des académiques, mais également des praticiens, comme des diplomates ou des membres des institutions de l’Union, venus de Belgique mais aussi d’autres Etats membres de l’UE. C’est généralement la professeure Ramona Coman qui propose les thèmes de débat en concertation avec les chercheurs affiliés à l’IEE. Cette sélection se fait en fonction des grands événements qui rythment la vie politique de l’Union européenne. Ainsi, après les élections en Hongrie, Laszlo Andor, ancien commissaire hongrois, professeur à l’IEE et à l’Université Corvinus de Budapest, a examiné la situation politique dans ce pays et le rôle du groupe de Visegrad dans l’intégration européenne. Autre exemple, à une époque où la politique monétaire et économique de l’UE reste un sujet de grande actualité politique, une conférence sur les leçons pour son avenir aura lieu en novembre avec la participation du professeur Kenneth Dyson de l’Université de Cardiff.

Le public s’intéressant à cette approche est très diversifié.  Il n’est composé que pour moitié de membres de la communauté académique, qui représentent habituellement la grande majorité de l’audience des conférences organisées à l’université. Le reste est composé de membres de la société civile suivant l’actualité européenne.

Et pour la suite?

Pour le futur, plusieurs thèmes sont envisagés :

  • D’abord, un thème qui ne s’épuise malheureusement pas : l’état de droit. Des conférences seront organisées tout au long de l’année autour de cette thématique, avec la participation de représentants des institutions européennes, comme le Parlement, la Commission et le Conseil.
  • En février, une nouvelle conférence portera sur les enjeux socio-économiques de l’intégration européenne, sujet de grande importance pour la majorité des citoyens européens. Elle aura comme intervenant principal le professeur Antoine Vauchez, Directeur des recherches au CNRS, co-auteur du Traité de démocratisation de l’Europe .
  • Peu avant les élections européennes de mai 2019, l’IEE prévoit d’organiser un débat avec les différents candidats à la présidence de la Comission européenne. L’objectif sera de suivre de près le processus de désignation des candidats au sein des partis politiques européens et de discuter de leurs priorités (manifestes électoraux) pour l’UE après 2019.

Pour suivre de près le programme de ce cycle des conférences, consultez l’agenda de l’Institut d’études européennes.