Nathalie Brack (CEVIPOL, Faculté de Philosophie et Sciences sociales, IEE-ULB) et Olivier Costa (Université de Bordeaux).


Depuis sa création, l’Union Européenne a modifié de nombreuses fois son mode de fonctionnement afin de répondre aux défis rencontrés. C’est notamment le cas pour le Parlement européen (PE), dont le règlement intérieur a subi de nombreuses réformes au fil du temps.

En collaboration avec Olivier Costa (U. Bordeaux), Nathalie Brack (CEVIPOL, Faculté de Philosophie et Sciences sociales, IEE-ULB) a analysé ces réformes, entre 1979 et 2017. Leur étude montre que le parlement a choisi de rationaliser de plus en plus ses activités et de favoriser l’efficacité institutionnelle, c’est-à-dire de renforcer son influence au sein du régime européen. Cette évolution s’est faite au détriment de la liberté d’action des députés, qui ont une marge de manœuvre de plus en plus réduite.

Plutôt que de favoriser la « démocratie au sein du parlement », ces réformes semblent donc avoir favorisé la « démocratie à travers le parlement ». Le PE est en effet devenu une assemblée moins représentative, dans ses activités et ses décisions, de la diversité idéologique de ses membres. Il est également moins à même de rendre les enjeux de l’intégration européenne lisibles aux yeux des citoyens.

Cette étude est publiée dans un numéro spécial du Journal of Legislative Studies, coordonné par Nathalie Brack et Olivier Costa. Au travers de 8 articles, ce numéro a pour but d’analyser les nouveaux défis auxquels le PE fait face dans le contexte d’une Union européenne en crise, et comprendre comment l’institution fait face à ces développements.

Les auteurs

Nathalie Brack

« Mes recherches portent principalement sur trois thèmes. Premièrement, je m’intéresse aux acteurs eurosceptiques et à leurs stratégies au niveau européen. Mes recherches se concentrent sur les députés eurosceptiques au Parlement européen et leur opposition à l’UE mais également sur la formation de groupes, réseaux et partis eurosceptiques et extrémistes au niveau supranational. Cela m’a amené à réfléchir au rôle de l’opposition politique dans les démocraties contemporaines.

Deuxièmement, j’étudie également les institutions européennes et leur fonctionnement ainsi que les élections européennes, avec un focus particulier sur la Belgique. Enfin, j’entame actuellement une recherche sur la ‘connexion électorale’ des députés en Europe et en particulier au Parlement européen, afin de comprendre les relations que les députés et eurodéputés entretiennent avec leurs électeurs et leur circonscription ».

Plus sur Brack ici.

Olivier Costa

Directeur de recherches au CNRS (HDR), ses publications récentes portent sur les institutions et politiques de l’Union européenne, la démocratie dans l’Union, le Parlement européen, le parlement français et ses membres, le parlementarisme comparé et les intégrations régionales comparées.

*Apparu à ACT’ULB